
La FSU a rencontré Monsieur Jean-Marc Huart, nouveau Recteur de l’académie de Bordeaux, le mercredi 9 avril, accompagné de Monsieur Le Gall, Secrétaire Général de l’académie.
Elle était représentée par trois élues du Comité Social Administratif Académique, Sonia Meljac, Secrétaire Générale Académique du SNES-FSU, Kathy Souffron, Coordinatrice Académique de la FSU-SNUIPP et Nathalie Lacuey, Secrétaire Générale Académique du SNEP-FSU.
Cette audience a permis d’échanger avec le Recteur sur les priorités qu’il se fixe pour les années à venir et de porter les mandats de nos syndicats nationaux et de la FSU.
Les priorités du Recteur pour l’académie
Il affirme la volonté d’être présent auprès des personnels, avec le projet de parcourir l’académie sans exclure aucun territoire, mission des Recteur
ices soulignée par la Ministre.Les priorités définies sont l’égalité des chances, dans la mesure où il y a un constat de disparités dans les résultats obtenus par les élèves, selon les départements. Cette égalité va de pair avec l’équité territoriale, défi complexe compte-tenu du caractère contrasté de notre académie entre la profonde ruralité et les zones fortement urbanisées, dont la métropole bordelaise. Le Recteur a donc le projet de créer 5 Territoires Educatifs Ruraux en plus des 11 existants actuellement. Il souhaite également développer l’ambition scolaire. Le développement de la politique artistique et culturelle dans les zones rurales est un de ses sujets de préoccupation.
Il est conscient de la gageure que représente le maintien du service public d’éducation nationale en zone rurale, du fait de la baisse démographique qui y est plus forte. Il assumera les conséquences de celle-ci.
Il se dit aussi particulièrement attentif à la sécurité des élèves, évoquant le scandale de Betharram et la nécessité que les élèves soient en sécurité avec les adultes qui leur délivrent un enseignement ou les encadrent. Cela concerne également toutes les problématiques de violence scolaire (violences des élèves entre pair es, harcèlement).
La FSU a fait remarquer qu’en matière d’égalité des chances et de sécurité des élèves, la baisse démographique pourrait permettre une réduction des effectifs par classe et de meilleures conditions de travail et d’apprentissage. En effet, même si le Secrétaire Général fait remarquer que la baisse démographique a déjà, mathématiquement, entrainé une amélioration du taux d’encadrement, l’inclusion concerne désormais toutes les classes et, dans ce contexte, les effectifs sont trop chargés pour qu’elle atteigne ses objectifs.
De même, les ouvertures d’établissement avec des équipes pluriprofessionnelles complètes seraient aussi des gages d’égalité des chances et de sécurité et ce n’est pas toujours le cas.
Les représentantes de la FSU ont aussi fait valoir les revendications des personnels, peu présents dans les propos du Recteur.
- Mettre en œuvre l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
- Veiller à ce que les promotions à la classe exceptionnelle concernent prioritairement les collègues en fin de carrière. C’est un enjeu majeur pour les femmes car la suppression de la bonification d’un an par enfant, pour les enfants nés après 2004, entrainera dans les prochaines années une baisse importante des pensions, contraire à cette égalité.
- Protéger et accompagner les personnels est une nécessité à de multiples égards : dégâts du néo-management, violences, contestations des familles, difficultés à obtenir des temps partiels ou des allègements de service, retards pris dans le traitement des dossiers par les conseils médicaux, difficultés des personnels itinérants pour le remboursement de leurs frais de déplacement.
- Face aux difficultés d’attractivité des métiers, une politique académique active pour recruter des personnels fonctionnaires est une nécessité, à rebours des lignes directrices de gestion d’orientations stratégiques qui envisagent un recours de plus en plus massif à des personnels non-titulaires, dont le statut précaire n’est plus à démontrer.
- Défendre les droits des AESH : la création de la DPASCO permet maintenant aux personnels AESH d’avoir un interlocuteur mais de nombreux problèmes demeurent comme les contrats à 19h30 ou 23h30, la difficulté de notre académie à se mettre en conformité avec les directives nationales (comme en a témoigné l’âpre combat pour une régularisation sur les jours de fractionnement). Selon le Secrétaire Général, notre académie aurait été parmi les premières à mettre en place les jours de fractionnement et, pour les contrats, c’est une question budgétaire que la mise en place des Pôles d’Appui à la Scolarité permettra de lever. Rappelons que la FSU s’oppose à la mise en place de ces PAS dont l’expérimentation s’élargira à la rentrée prochaine et concernera l’académie de Bordeaux.
Première organisation représentative, la FSU a été la première organisation syndicale reçue par le Recteur. Le SNES, comme la FSU espérons que le dialogue social sera fructueux avec la nouvelle direction académique, ne se limitant pas à une concertation pour la forme mais permettant des avancées au profit des élèves et des personnels.